Michael Gamble : les joueurs « n'ont pas à s'inquiéter » pour l'avenir de Bioware

Pour nombre d'observateurs, les performances économiques d'Anthem influenceront l'avenir de Bioware. Si le jeu est chahuté, Michael Gamble estime que les joueurs « n'ont pas à s'inquiéter » pour le studio. 

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Après plusieurs années de développement, Bioware lançait officiellement Anthem le 22 février dernier. Et manifestement, la sortie du jeu ne s’est sans doute pas déroulée aussi sereinement que le studio pouvait l’espérer – notamment du fait de quelques dysfonctionnements techniques (déjà identifiés dans les démos du titre, pas toujours totalement corrigés pour la sortie), en plus d’interrogations sur la richesse du contenu ou certaines mécaniques de jeu jugées parfois restrictives sans réels fondements.
Et comme souvent à l’occasion du lancement d’un jeu très attendu (ou au moins observé), les critiques de la presse comme des joueurs se font sévères : à en croire Metacritic, Anthem est aujourd’hui le jeu le moins bien noté de Bioware à ce jour avec une note de 60, détrônant ainsi le précédant jeu du studio, Mass Effect Andromeda, déjà noté seulement 72. Un mauvais enchainement, renforcé par les premiers chiffres de vente : certes Anthem se classe en tête des ventes physiques britanniques la semaine de sa sortie (devant Far Cry New Dawn et Metro Exodus), mais le jeu s’est vendu deux fois moins que Mass Effect: Andromeda sur la même période et dix fois moins que Destiny en son temps.
Les chiffres sont sans doute à relativiser dans la mesure où aujourd’hui, en proportion, les ventes numériques priment largement sur les ventes physiques (les ventes physiques britanniques sont donc un indicateur moins significatif aujourd’hui qu’il y a quelques années), mais ce climat morose inquiète manifestement les joueurs sur les réseaux sociaux, et certains redoutent que la maison-mère Electronic Arts n’en vienne à saborder Bioware – comme EA a déjà été amené à le faire avec certains de ses studios, que ce soit Visceral Games après l’abandon d’un projet Star Wars ou BioWare Montréal absorbé par Motive Studios.

L’inquiétude semble quoi qu’il en soit suffisamment dans les esprits pour que Michael Gamble, producteur principal chez Bioware, incite les joueurs « à ne pas s’inquiéter » pour Bioware : même si le producteur se dit conscient qu’il y a « encore beaucoup de travail à faire » notamment sur Anthem, il estime aussi que nombre de joueurs apprécient le jeu.

Contenu post-lancement d'Anthem

Et sans doute est-ce précisément là l’un des principaux enjeux pour Bioware : Anthem est présenté comme un « game as platform », non pas comme un produit à consommer et à terminer, mais comme une « plateforme » ayant vocation à accueillir régulièrement de nouveaux contenus et de nouvelles mécaniques de jeu, à la fois pour enrichir un univers qui doit évoluer dans le temps et pour renouveler le gameplay du titre. Raison pour laquelle dans la foulée de la sortie, Bioware esquissait rapidement son planning de mises à jour pour les 90 jours à venir, enchainant à la fois les correctifs mais aussi les ajouts de contenu et des événements (un premier Cataclysme, notamment) devant pimenter le « monde en construction » d’Anthem. Reste à déterminer si cette « plateforme » est assise sur des bases suffisamment solides pour y empiler régulièrement des briques de contenus de façon pérenne et s'inscrire dans la durée – on jugera en temps voulu, mais certains semblent le croire.
Quant à l’avenir de Bioware, peut-être n’est-il pas totalement radieux, mais sans doute n’est-il pas sombre non plus. On sait qu’outre l’exploitation d’Anthem, le studio est actuellement à pied d’oeuvre sur un prochain Dragon Age 4 (annoncé l’année dernière dans le cadre des Game Awards) et le développeur affirme « n’en avoir pas terminé » avec la licence Mass Effect. De quoi occuper ses équipes de développement pendant sans doute encore quelques années.

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