Test : Plants vs Zombies Garden Warfare 2

Alors que les amateurs de tir en multijoueur ont actuellement le regard tourné vers Overwatch, la suite d'un petit jeu qui avait discrètement accompagné les débuts de la Xbox One vient de sortir de terre : Plants vs Zombies Garden Warfare 2. Est-il parti pour se planter ?

Tout le monde connaît Plants vs Zombies, le célèbre Tower Defense de PopCap dans lequel des zombies menés par le redoutable Docteur Zomboss veulent envahir la maison de Dave le Dingo afin d'y trouver leur plat préféré : la cervelle. Mais l'homme n'est pas seul et utilise une armée de plantes, aux pouvoirs aussi variés que loufoques. Le jeu, aux couleurs chatoyantes et à l'humour omniprésent a conquis des milliers (millions ?) de joueurs.

Prenez le même principe en transplantant toute la petite armada en 3D avec non plus un gameplay tactile de placement de pièges, mais un jeu de tir à la troisième personne avec des classes de personnages bien différentes. Vous obtenez... Garden Warfare et la suite qui nous intéresse aujourd'hui : Garden Warfare 2.

Prenez-en de la graine !

Ne faisons pas de vieux os sur le premier opus qui fait figure de coup d'essai et passons directement à GW2 (vous l'avez compris : c'est cet acronyme que nous utiliserons dans ce test - une petite taille de printemps était nécessaire afin d'en raccourcir la longueur !). Ce jeu, en effet, récupère quasiment tous les éléments du premier qui lui ont servi d'engrais : les quatre classes différentes par camp, des modes de jeux plutôt classiques, mais efficaces et pléthore d'éléments à débloquer. Un peu critiqué pour son manque de substance, sa suite entend bien corriger le tir en axant ses efforts autour du contenu.

Ce n'est qu'en lançant GW2 pour la première fois que l'on peut se rendre compte de la poussée qu'a subi la licence. Les menus trop classiques et ternes du premier opus ont laissé place au Front de Jardin, une zone ouverte qui fait office de hub : pour lancer une partie multijoueur, il faut aller activer un téléporteur en paramétrant les options voulues. Mais ce n'est pas tout ! GW2 nous offre une campagne solo (mais faisable aussi en coopération) à la difficulté croissante dans ce monde de Suburbia, tantôt avec les Plantes, tantôt avec les Zombies. De quoi bien se préparer avant la récolte, même si les débuts peuvent être déroutants.

Des éléments de RPG venus d'outre-tombe

De là à lui trouver de faux airs de MMORPG, il n'y a qu'un pas. Tout du moins, à défaut d'avoir de réelles interactions avec les joueurs, GW2 en extrait les principaux codes : un monde ouvert, des quêtes d'histoire, des quêtes journalières, de nombreuses façons de personnaliser nos Plantes et nos Zombies chéris et des points d'expérience à foison.

Il faut le dire tout de suite, ce jeu ravira en premier lieu les fanatiques du farming (en même temps, pour un jeu basé sur des Plantes, c'est plutôt normal) et les amateurs de nombreux éléments à débloquer. Tout ce que vous allez faire dans ce jeu va vous rapporter des pièces et de l'expérience. L'argent vous permet d'acheter différents boosters de vignettes (les amateurs de jeux de cartes à collectionner reconnaîtront le principe) : selon celles que vous choisissez, vous pourrez obtenir des éléments cosmétiques, des personnalisations de compétences ou même des classes avancées.

En réalité, si le jeu propose 14 classes différentes (7 par camp et sans miroir), il est possible de débloquer des classes avancées grâce aux boosters. Celles-ci ont un visuel et des mécanismes modifiés, comme par exemple le Litho-Pois qui est un Pisto-Pois de pierre qui est plus résistant, tout en étant plus lent. Comme ça, ça n'a l'air de rien, mais on part parfois dans des modifications plus profondes de gameplay qui apportent beaucoup d'originalité, transformant tantôt un pistolet en fusil automatique ou une morsure en un crachat de flammes qui inflige des dégâts de zone. Au final, en comptant ces classes avancées, c'est pas moins d'une centaine de personnages qui sont disponibles au lancement du jeu : de quoi vraiment personnaliser votre expérience de jeu et varier les plaisirs, surtout que tout ce beau monde peut obtenir des variantes pour leurs trois compétences et une myriade de chapeaux, lunettes et autres éléments de décoration aussi loufoques que verdoyants.

Et c'est là que les adaptes des points d'expérience et des médailles seront dans leur jardin : chaque sous-classe dispose de sa barre d'expérience, allant du niveau 1 à 10. Mais ce n'est pas tout ! Une fois le niveau 10 atteint, il est possible de la remettre à zéro au prix d'un titre spécial qui sera affiché lorsque vous prendrez le KO sur un adversaire. Et il est possible de recommencer 5 fois jusqu'au tant convoité titre de Maître qui montrera le temps passé sur votre personnage, à défaut d'être réellement une preuve de votre niveau de jeu. Il en est de même pour votre niveau de compte qui est tout simplement l'addition de tous les niveaux obtenus sur tous vos personnages : les vieux briscards se reconnaissent en un clin d'oeil. Il faut noter que les quêtes journalières viendront gonfler un multiplicateur d'expérience gagnée, ce qui donne un intérêt supplémentaire à les effectuer avec attention.

Différents modes de jeux sont disponibles, allant des classiques Deathmatch par équipe à la Capture de points sur des cartes à la taille restreinte, mais le plus complet reste la Conquête du Gazon. Directement inspiré des champs de bataille des MMORPG les plus connus, ce mode propose un système d'attaque/défense de territoire sur des très grandes cartes à 12 joueurs contre 12. Véritable mélange entre PvP et Plants vs Zombies classique (il est possible de construire des pièges et autres tourelles grâce aux vignettes récoltées dans les boosters),  le jeu en équipe a un rôle déterminant et les snipers auront pour rôle d'aller déloger les cibles gênantes, tandis que les tanks devront protéger les personnages d'assaut... le tout sous le regard bienveillant des soigneurs qui auront bien du mal à garder tout ce beau monde en vie. Les parties sont plutôt longues et haletantes, et surtout : elles rapportent énormément de pièces, vous permettant de débloquer du contenu très rapidement.

Airs de Printemps

Graphiquement, même si le jeu n'atteint pas des sommets, l'esprit mignon et enfantin est gardé et ne trahit absolument pas l'oeuvre initiale, tout en y ajoutant des petits détails toujours agréables. On en vient même à y trouver les Zombies attachants !
Le jeu est fluide, même si on peut parfois déplorer quelques baisses de framerate juste après un chargement ; le seul réel point négatif est le manque de lisibilité lors de combats avec de nombreux personnages, là où les missiles, la magie et les explosions font feu de toutes parts.

Du côté de l'audio, GW2 ne marquera pas vraiment. Même si les bruitages des différents personnages et des armes nous donnent vraiment l'impression d'être sur un champ de batailles, les musiques, bien que très bonnes, sont trop rares pour rester dans les mémoires. C'est dommage, des petites mélodies d'ambiance nous auraient facilement accompagnés pendant les combats.

Mauvaises herbes...

L'herbe est plutôt verte sur GW2, vous direz-nous ? Assez, mais il y a tout de même quelques ombres au tableau. Tout d'abord, le prix pratiqué peut sembler assez élevé à certains pour un jeu dont l'essence réside dans le multijoueur. Ensuite, et c'est un peu plus gênant, de gros problèmes d'équilibrage viennent ternir l'expérience de jeu : la Rose est une classe dont la puissance est actuellement démesurée, utilisant des attaques à tête chercheuse (il suffit juste de viser une cible, le projectile touchera même si elle bouge), deux sorts de contrôle de foule extrêmement longs et puissants, ainsi que la possibilité de s'enfuir en état d'invincibilité. Pas de panique toutefois, les développeurs ont relayé sur le Twitter officiel qu'ils étaient au courant de ce problème et qu'un correctif allait arriver très prochainement. Ça tombe bien, les Conquêtes du Gazon avec 8 Roses sur 12 Plantes et le bon 75% de victoires de telles compositions commence à ne plus trop être amusant.

... et belles plantes !

En marge de son contenu pléthorique, GW2 propose des petites variations de gameplay qui s'avèrent être de très bonnes idées. Tout d'abord, la physique des cartes propose parfois une certaine originalité ; ainsi, celle du musée est dotée de portails qui permettent d'aller d'un endroit à l'autre de la carte. Celle qui se joue sur la Lune dispose de passages en gravité lunaire, rendant les déplacements des personnages plus aériens. Certaines sont dotées d'éléments destructibles permettant d'ouvrir de nouveaux passages. Ce n'est ni révolutionnaire ni totalement libre, mais ça apporte une diversité dans la stratégie et dans le gameplay.

Nous pouvons également ajouter à cela la possibilité de personnaliser les parties multijoueur que vous décidez de créer : l'une des options permet par exemple de multiplier la vitesse globale, ce qui rend le jeu encore plus nerveux. Naturellement, on déplorera l'orientation console du jeu avec l'impossibilité d'héberger ses propres serveurs avec des règles qui seraient les bienvenues (mélange des équipes, limitation de classes, etc), mais on fera sans.

Arbre centenaire ou tombeau en ruines ?

En bref, ce Plants vs Zombies - Garden Warfare 2 est un jeu rafraichissant qui fourmille de bonne humeur. On le lance pour faire une ou deux parties et on se surprend à y être encore deux heures plus tard, à vouloir débloquer le titre suivant sur sa classe préférée ou obtenir les 75000 pièces pour "débloquer une autre classe avancée avant de déconnecter". Très accessible et chatoyant, il ne pêche pour l'instant que par son équilibre précaire et son prix. Si le contenu actuel peut s'avérer léger sur le long terme, rappelons que le premier opus a offert gratuitement tous ses DLC et qu'aucun Season Pass n'est prévu. On croise les doigts pour que PopCap continue dans sa lancée et nous bichonne ce jeu qui ne sera certainement pas le GOTY de 2016, mais quelque chose de fun, déjanté et addictif. Et, après tout, c'est exactement ce qu'on demande à ce Garden Warfare 2.

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Plateformes PlayStation 4, Windows, Xbox One
Genres Occasionnel (« casual »), stratégie, tir, tir à la première personne (fps)

Sortie 25 février 2016 (France) (PlayStation 4)
25 février 2016 (France) (Xbox One)
25 février 2016 (France) (Windows)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, 2 y ont joué.